Article Géologie.
titre:Les hydrates de méthane
auteur:R.M. Sintès
date:05-06-2009 
lien:http://www.ifremer.fr/exploration/enjeux/hydrate/ 

De la glace qui flambe !
Les hydrates de gaz naturel ont l'apparence et la consistance de la glace. Ce sont des molécules de gaz (comme le méthane) entourées par un réseau de molécules d'eau disposées en cage - d'où le nom de clathrate, du latin clatatrus, encapsulé, aussi donné à l'hydrate -.

Dans la nature, ils sont stables dans certaines conditions de température et de pression. De très grandes quantités de gaz peuvent être stockées sous forme d'hydrates. Un volume unitaire d'hydrate peut ainsi emmagasiner (ou libérer) 160 volumes de méthane durant sa formation (ou sa décomposition).
source : ifremer - voir site en "lien"

Fumeur noir (volcanisme sous-marin)
Les hydrates de méthane
(Magazine Génération 3 *– texte : Olivier Marboeuf)


Il existe au fond des océans un fabuleux trésor énergétique, qui correspond à au moins deux fois l’équivalent des réserves de charbon, de pétrole et de gaz réunis.
Ce trésor a l’apparence et la consistance de la glace – parfois colorée de touches oranges, rouges ou bleues -, mais si on la sort de l’eau et que l’on approche une allumette ; elle prend feu.
Il s’agit des hydrates de méthane. Leur origine se trouve dans les sédiments marins.
Sous l’action de bactéries anaérobies (1), les matières organiques contenues dans les sédiments se transforment en méthane.


Fumeur noir (volcanisme sous-marin)
A partir d’une certaine profondeur, le plus souvent 500 mètres sous la surface de la mer, la combinaison d’une pression élevée et d’une température basse va créer les conditions pour qu’une partie de ce méthane se combine aux molécules d’eau.
L’ensemble forme alors ce complexe solide qui ressemble à de la neige.


La possibilité que du gaz se trouve encapsulé dans des molécules d’eau est connue depuis le début du XIXe siècle, grâce aux travaux du physicien chimiste britannique Humphré Davy.
Mais on ignorait l’existence d’hydrates de gaz à l’état naturel sous les océans, qui n’ont été découverts que dans les années 70 grâce aux progrès de l’exploration sous-marine.

L’intérêt des hydrates de méthane est qu’ils stockent une énorme quantité de gaz sous une forme comprimée : un centimètre cube d’hydrate fournit 164 centimètres cubes de méthane. Et les réserves d’hydrate de méthane apparaissent considérables.
L’US Geological Survey (USGS, le service géologique américain) a déjà identifié, au large des seules côtes américaines, plus de 1300 milliards de mètres cubes de méthane stockés sous forme d’hydrate, l’équivalent de soixante-dix ans de consommation de gaz aux Etas-Unis.
Problème : le méthane est un puissant gaz à effet de serre et son encapsulage sous forme d’hydrate est très instable. Si la température augmente, le méthane se libère. Le gaz étant comprimé sous la forme d’hydrate, il peut déstabiliser les sédiments de la pente continentale.

Le choc peu être violent et créer des avalanches sous-marines, voire des tsunamis (raz-de-marée) dévastateurs.

Par ailleurs, la libération de grandes quantités de méthane dans l’atmosphère accélérerait le réchauffement de la planète. Sans connaissance précise de la distribution exacte des zones d’hydrates de méthane, l’exploitation pétrolifère offshore peut s’avérer très dangereuse.
Les Britanniques essaient donc de développer des méthodes sismiques de détection des hydrates de méthane et de mesure de leur taux dans les sédiments de la marge continentale avec le programme Hydratech (université de Birmingham).
Par ailleurs, un programme de recherche baptisé Mallik, associant les Etats-Unis, le Canada, le Japon, l’Inde et l’Allemagne a prouvé, en décembre 2003, à partir d’un forage dans les territoires du nord-ouest canadien, qu’il était techniquement possible d’extraire le gaz contenu dans les hydrates de méthane.

Mais de nombreuses recherches seront encore nécessaires pour réussir à exploiter cette réserve énergétique à grande échelle sans prendre le risque de créer une catastrophe écologique et de remettre en cause l’équilibre de notre planète …

Pour en savoir plus : aller sur le site mis en "lien".

(1) qui peut se développer en l’absence d’air et d’oxygène.
(*) le magazine trimestriel des anciens gaziers et électriciens.


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