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titre:Nouvelles des volcans un peu négligés !!
auteur:J. Sintès
date:30-06-2015 

Fuego, Guatemala, 3763 m

Phénomènologie D'après l'INSIVUMEH, l'activité sur le volcan semble avoir sensiblement changé de dynamique. Les explosions ont en effet plus fréquentes et assez fortes, ce que les volcanologues de l'institut considèrent comme le signe que le sommet de l'édifice est relativement obstrué.

Difficile de dire comment la situation va évoluer: il y a encore une dizaine de jours environ
En attendant les explosions, toujours stromboliennes, s'enchainent maintenant au rythme d'une tous les quart d'heure, ce qui est assez soutenu pour ce volcan.

Conséquences

Les ondes de chocs font vibrer les fenêtres des villages alentours (comme très souvent) et le son de certaines explosions est bien entendu jusqu'à 25 km de distance mais, à part ça, rien de particulier pour le moment. Les autorités se tiennent prête à intervenir au cas ou la situation évolue rapidement.
Source: INSIVUMEH; Presse guatemaltèque

Sinabung, Indonésie, 2460 m

Phénomènologie

Étant donné quel le dôme poursuit sa lente croissance, et que le principal exutoire reste le versant est-sud-est, les écoulements pyroclastiques, dus à l'instabilité prononcée de ce dôme sur ce versant, se poursuivent. Certains sont tout à fait impressionnants, assez longs (jusqu'à 3500m maxi, sauf exception), assez larges grâce à la topographie très régulière de ce versant (pas de très grosse ravine), et très chargés en cendres.
Des incendies ont régulièrement été observés sur leur passage: c'est le cas sur l'image ci-dessous fait hier matin par exemple.

Toutefois le nombre quotidien d'écoulements ne semble pas très élevé: 4-5 importants environ chaque jour (ordre de grandeur) si je compile les données. Cette activité a l'air d'être assez stable, ce qui reflète en premier lieu la stabilité dans le débit de l'extrusion qui construit le dôme.
Cette éruption, qui est la source de photos parfois spectaculaires, reste donc modérée : il faut rappeler que le VEI est 2, donc une explosivité plutôt faible.

Conséquences

Les écoulements pyroclastiques continuent de recouvrir de dépôts à très haute température des zones cultivées du versant est et obligent à maintenir une zone d'évacuation conséquente comprenant plusieurs village. Au total ce sont toujours plus de 10 000 personnes qui sont accueillies dans des centres.

Comme quoi même une éruption de VEI faible, et avec une dynamique somme toutes assez stable, peut avoir des conséquences importantes.
Sources : PVMBG; twitter @LeopoldAdam

Raung, Indonésie, 3332m

Phénoménologie

L'activité éruptive sur le volcan est confirmée, après les premiers signaux indirectes de son départ, il y a une quinzaine de jours. Le MIROVA relève un signal thermique en constante hausse , ce qui ne peut être que le signe d'une activité éruptive au vu de la puissance des rayonnements thermiques émis.

Mais c'est une image prise le 23 juin par le capteur Hyperion embarqué sur le satellite EO1 qui a permis de constater dès cette date la présence d'une coulée de lave sur le plancher du cratère du Raung.
De toute évidence elle prend naissance au sein du cône de 1913, tout comme l'éruption de janvier 2015, mais la lave bifurque cette fois dès sa sortie du cône (sa lèvre nord-ouest est échancrée) en direction de l'ouest: sa trajectoire est bloquée au nord par le champ de lave construit par l'éruption du mois de janvier.

Conséquences

Mais il semble que cette activité à quelque peu évolué depuis samedi. Des pilotes de ligne ont en effet commencé à faire part de la présence de cendres à faible altitude (environ 3500m, soit 200m seulement au-dessus du sommet de l'édifice) et des chutes de cendres ont été décrite à une dizaine de kilomètres de l'édifice: l'explosivité de l'éruption a donc augmenté.
Les habitants proches du volcan entendent régulièrement les grondements produits par l'éruption et, par anticipation, les autorités ont demandé à ce qu'il n'y ait pas de mouvement de panique.

Au vu de ce changement dans la dynamique de l'éruption, les volcanologues indonésiens ont pris la décision d'élever son niveau d'alerte volcanique à 3 (Siaga), sur une échelle de 1 à 4. Le risque est avant tout pour l'aviation car, tant que l'activité se déroulera au fond du cratère sommital plutôt que sur les flancs de l'édifice, les populations alentours n'auront à craindre en premier lieu que des chutes de cendres.
Il est toutefois interdit d'approcher à moins de 3 km du sommet, qui est une zone d'attrait pour des indonésiens avides de sensations un peu fortes (il y a des voies d'accès disons un peu "sport extrême" pour accéder au sommet, visiblement) . On peut dire que le volcan ne s’appelle pas "Raung" pour rien: en indonésien, cela veut dire "rugir".
Affaire à suivre.

Sources : MIROVA; EO1 Hyperion-NASA/GFSC


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