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titre:Un point sur la situation des volcans
auteur:J. Sintès
date:23-05-2014 
Etna, Italie, 3330m

Une petite activité a repris, hier ou cette nuit (le mauvais temps n'aide pas à y voir clair...), sur le Nouveau Cône Sud-Est (NCSE). Elle se manifeste par de fréquentes projections incandescentes, de faible intensité, et la présence de deux zones de dégazage à très haute température, elles aussi incandescentes, sur la lèvre est (points rouges à droite sur les images ci-dessous) de ce même cône.

Le tracé du trémor ne montre aucune variation particulière ces derniers jours et, que cette activité soit présente ou absente, il reste à un niveau assez bas, globalement stable (en fait son intensité moyenne baisse légèrement sur la semaine écoulée).....Si on ne regarde que le trémor on pourrait croire qu'il ne se passe rien!

C'est la raison pour laquelle il est difficile d'employer le terme "activité strombolienne" qui est vraiment employé lorsqu'une lave neuve, juvénile, est en cours d'éruption. Or ici la situation n'est pas claire sur ce qui se passe dans les conduits du NCSE. L'absence de variation du trémor semble indiquer qu'il n'y a pas de mouvement significatif de magma, ce qui rend d'autant plus surprenant la présence de projections incandescentes.
Or l'incandescence seule n'est pas un indicateur de la nature, neuve ou ancienne, de la lave projetée: en effet même une lave ancienne, portée à haute température, redevient incandescente.
Le seul moyen possible de savoir si on a affaire à une activité strombolienne (lave neuve) ou pas (lave ancienne) serait une analyse des fragments projetés, ce qui semble difficile vu le très haut degré de risques qu'il y a d'aller échantillonner sur le NCSE.
Mais cette situation est intéressante car elle montre bien que l'évolution d'un processus volcanique peut-être complexe et qu'on ne peut pas toujours faire un lien simple entre activité en surface et signaux sous-terrains (seismes, mesures de gravimétrie ou autres).

Source: Activolcans

Cerro Negro de Mayasquer,
Frontière Colombie-Equateur, 4445m


Les volcanologues Colombiens et Equatoriens continuent de collaborer étroitement pour la surveillance de ce complexe volcanique constitué de deux massifs, le Cerro Negro (à l'ouest) et le Chiles (à l'est).

Dans un bulletin spécial mis en ligne le 13 mai dernier, les volcanologues Equatoriens indiquent avoir mené une mission de trois jours qui a permis l’installation d'un sismomètre supplémentaire et d'un GPS, pour la mesure de déformation, ce qui vient compléter le dispositif déjà en place et permet donc des mesures plus précises.
Un autre sismomètre avait déjà été placé 15 jours auparavant dans cette idée de renforcer la surveillance pour tenter d'affiner les signaux (donc mieux les comprendre) et ainsi mieux anticiper et mieux communiquer.



Les deux cônes Chiles et Cerro Negro du volcan Cerro Negro de Mayasquer . Image: Minard Hall, 1985 (Escuela Politécnica Nacional, Quito), via le GVP


Cet aspect "communication" semble d'ailleurs pris très au sérieux par l'IGEPN qui a mis en place, pendant les jours de mission, des cessions de rencontres avec des habitants de la ville frontalière de Tufiño afin qu'ils puissent poser des questions sur la situation en cours et connaitre les moyens déployés.

Côté Colombien, le rapport mis en ligne par l'Observatoire de Pasto hier indique que la sismicité reste élevée avec pas moins de 6600 secousses enregistrées sur la semaine écoulée. Toutes restent situées sous le versant sud-ouest du cône Chiles, entre 2 et 5 km de profondeur. Au moins une secousse à été ressentie le 14 mai par les populations locales.

Les niveaux d'alerte volcanique n'ont pas changé et restent au jaune.

Sources: IGEPN; Observatoire de Pasto; Global Volcanism Prgram (GVP)


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