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titre:Les volcans toujours en forme !!!!
auteur:J. Sintès
date:05-12-2013 
Nom : Manam, altitude : 1807m
Région/Pays : Ile Manam / Papouasie Nouvelle-Guinée


Le Manam est l'un des volcans les plus actifs de Papouasie Nouvelle-Guinée.
Construit en pleine mer, au large des côtes de l'île princpale de l'archipel Papoue, il constitue une île élancée, dont le sommet est éventré par 2 cratères actifs.
Ses flancs sont ouverts par 4 vallées profondes, véritables cicatrices disposées à 90° les unes par rapport aux autres, témoins probables d'avalanches de débris.
Ce sont elles qui canalisent les coulées de lave et les écoulements pyroclastiques émis lors des éruptions. Autour de l'île, en mer, sont disposés 5 centres volcaniques, témoins d'une activité excentrée. Du fait de sa localisation en pleine mer, l'histoire géologique (étapes de sa construction) de cet édifice est largement méconnue, tout comme la structuration de son système d'alimentation.



Une activité impressionnante aujourd'hui au Shiveluch ( Russie, 3283m)


L'édifice a connu aujourd'hui ce qui semble être le plus important épisode d’effondrement de l'année avec au moins trois heures de production d'écoulements pyroclastiques ininterrompues.

Le panache co-pyroclastique* généré par cette activité a, bien entendu, été repéré par le VAAC de Tokyo qui en estime l'altitude maximale à environ 10000 m. L'éruption a aussi été repérée par le capteur MODIS embarqué sur le satellite Aqua.
Grâce aux webcams du KVERT, et aux excellentes conditions météo qui régnaient au moment de cette crise, on peut mettre en évidence que le climax (moment le plus intense) se marque en réalité par au moins 2 séries d'écoulements pyroclastiques distincts. Toutes deux générées par la même coulée (sud-ouest), elles n'ont pas suivi les mêmes trajectoires.

La première série a emprunté une ravine qui descend juste sous la coulée et arrive dans la plaine où s'accumulent depuis des années tous les dépôts d'écoulement pyroclastiques et de lahars que fabrique ce volcan.
C'est le couloir habituellement emprunté par tout ce qui descend sur ce versant du dôme. C'est cette série qui produit l'écoulement le plus long puisqu'il atteint les 10 km de distance (estimation réalisée à partir de Google Earth, il faudra attendre une mesure plus précise).

La seconde série se produit vers la fin du climax. La première partie de la trajectoire semble commune avec celle de la première série. Cependant, au lieu de bifurquer vers le sud-ouest comme l'a fait la première série, celle-ci se contente d'aller tout droit, plein sud. Il est donc possible que le couloir emprunté par la première série ait finalement été comblé par elle.

Enfin, cette activité aura aussi marquée par la mise en palce de volumineux lahars chauds, coulées de boue volcaniques issues du mélange des cendres et blocs des écoulements pyroclastiques avec de l'eau. Celle-ci peut avoir deux origines:
- la majeure partie provient de la fonte de neige (dans ce cas de figure. En climat tropical/équatorial, ce sont les chutes de pluie).
- mais une fraction non négligeable provient de l'écoulement pyroclastique lui-même. En effet la vapeur d'eau est en effet le gaz majoritaire dans tous les magmas et, lorsqu'un écoulement pyroclastique progresse, sa température peut baisser jusqu'à atteindre la température de condensation.
L'écoulement pyroclastique peut même se transformer en lahar en cours d'écoulement (un cas décrit dans la Chaîne des Puys entre autres).

Quoi qu'il en soit, ces lahars se voient bien car leur progression s'accompagne d'un important panache de "vapeur d'eau"**.


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