A LA REDECOUVERTE D’UN COLORANT NATUREL
SUR L’ILE DE LANZAROTE (Canaries)
C'est lors du dernier voyage, effectué avec TERRE ET VOLCANS, que Michèle HAAS a été inspirée par les cochenilles de Lanzarote (JS).
Sur de petites parcelles recouvertes de sable noir et délimitées par des murets de roches volcaniques, se dressent d’imposants figuiers de Barbarie(Opuntia ficus indica).Ils colorent ainsi de vert certains villages comme Guatiza ou Mala sur la côte N-E de l’île de Lanzarote (Oponce vient du nom de Opontis, ville du Nord de l'Italie)
Photo: Jacques Sintès.
En examinant la surface de certaines «raquettes» de cette cactacée plus communément appelée cactus nopal, on découvre de grandes tâches blanches et boursouflées : ce sont des colonies de cochenilles femelles (Dactylopius coccus Costa) .
Photo: Jacques Sintès.
La cochenille, cet insecte hémiptère parasite de la famille des Dactylophdés, est à l’origine de la production d’un colorant naturel : le rouge carmin.
C’est le plus le beau colorant naturel d’un rouge cramoisi intense et résistant au lavage.
Le rouge des cochenilles. Photo : J. Sintès.
Au Pérou, le rouge carmin a été identifié dans des tissus datant d’environ 400 ans avant J-C.
Les Espagnols ont développé l’élevage de ces cochenilles après la conquête du Mexique : une industrie coloniale dont ils souhaitaient garder le monopole car elle assurait des revenus considérables.
Aux XVIIIème et XIXème siècles, ces cactus ont été implantés aux Iles Canaries et cultivés à grande échelle.
L’élevage des cochenilles s’y est étendu et, au XIXème siècle, l’archipel des Canaries était le premier exportateur de carmin de cochenille.
La découverte des colorants synthétiques, vers 1850-1870, a provoqué le déclin de cette production qui ne se maintient actuellement qu’au Pérou. Le carmin de cochenille, n’ayant aucun effet toxique connu à ce jour, sert en particulier dans l’alimentation et en cosmétologie.
La demande augmente d’année en année pour répondre aux exigences de la santé publique alimentaire dans le monde .
Le rouge de cochenille est encore appelé : acide carminique, carmine, CI75470, cochenille, E120, Natural red 4. On peut le trouver dans les bonbons, les glaces, les yaourts, les apéritifs, les sirops et les sodas, ainsi que dans les rouges à lèvres et les dentifrices.
Il sert également de colorant en histologie (carmin n° 4) : c’est le colorant le plus connu des cytologistes et le plus ancien puisqu’il était déjà utilisé en 1849.
Parc de Timenfaya. Photo: Jacques Sintès
C’est la cochenille femelle écrasée ou bouillie qui fournit cette teinte rouge. Une démonstration de récolte de cochenilles peut être vue à Guatiza, dans un jardin jouxtant le Jardin des Cactus, dernière création de César Manrique.
En parcourant l’île de Lanzarote, de nombreuses parcelles découpent les pentes d’anciens volcans ; une couche de sable noir suffit pour les préparer à de nouvelles cultures : les figuiers de Barbarie et leurs cochenilles pourraient devenir de nouveaux et précieux occupants de ces jardins abandonnés.
Le traitement des photos et des comptes rendus n'étant pas encore terminés, cet article sera complété dans quelques jours.
A voir également sur notre site, l'article de Roland HAAS sur les abeilles.
Bibliographie:
Les cochenilles par Imre Foldi, ancien président de la Société entomologique de France
Laboratoire d’Entomologie du Muséum national d’histoire naturelle,foldi@mnhn.fr
Renseignements complémentaires fournis par Catherine CHAUSSY, Terre et Volcans-Paris.
NOPAL , mot Aztèque : Opontia à rameaux aplatis, cultivé autrefois pour l’élevage de la cochenille et dont les fruits (figue de Barbarie) sont consommables
Description :
Enfin réhabilité, le Nopal a fait longtemps partie des plantes méprisées par les occidentaux, comme l’aloès et l’ortie. Il s’agit pourtant d’une des plantes médicinales les plus anciennement et fréquemment utilisées par les Indiens d’Amérique. On compte plus de 400 espèces et d’innombrables variétés de ce cactus aussi connu sous le nom de figuier de Barbarie ou Oponce (du nom de Opontis, ville d’Italie)
L’hypoglycémiant naturel.
Les vertus thérapeutiques de cette plante - capable de prospérer dans les contrées les plus désertiques - sont actuellement redécouvertes par la recherche médicale moderne. Grâce aux nombreuses molécules actives qui la composent, elle permet de lutter efficacement contre quelques-unes des affections les plus fréquentes et graves de notre temps, en tête desquelles l’obésité, le diabète et l’artériosclérose.
Les vertus amaigrissantes de la plante trouveraient leur source dans la présence de mucilage doté d’effet satiétogène.
De plus, ce cactus, originaire du Mexique, a un fort pouvoir lipophyle, c’est à dire que ses fibres peuvent capter une partie des graisses alimentaires, ce qui contribue de limiter leur absorption.