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Tout l'historique des volcans d'Islande et de cette éruption se trouvent sur le site ci-dessus
L'éruption mercredi 14 avril d'un volcan en Islande, a provoqué la création d'un nuage volcanique qui se déplace vers le sud de l'Europe.
Mise au point.
Panache sur le volcan. Photo NASA
© NASA."Les Islandais savaient très bien quand le volcan allait se réveiller.
Ils surveillaient leurs sismographes depuis un moment déjà. Le problème avec ce type d’éruption, ce n’est pas de savoir quand ça commence, mais de savoir quand ça s’arrête", commente François Beauducel, géophysicien spécialiste des volcans à l’Institut de physique du globe de Paris.
Le réveil du volcan Eyjafjöll a en fait commencé le 20 mars dernier, après un repos de deux siècles. L’éruption a débuté sur les flancs du volcan, lui-même recouvert par le glacier Eyjafjallajökull.
Peu à peu, la glace a fondu et mercredi 14 avril, soit près d’un mois après le début des premières manifestations, l’éruption a pris un nouveau tour. Un gigantesque panache de fumée gris foncé s’échappe alors du cratère. "On est face à un phénomène phréato-magmatique.
C’est-à-dire qu’il met en jeu de la glace et du magma. C’est cette combinaison qui est à la source de l’explosion et qui a créé le panache, analyse François Beauducel. La couleur gris foncé du panache (on ne parle pas de nuage à cette étape - NDLR) est liée au fait qu’il est très chargé en matériaux.
Il y a des gaz, des matériaux solides comme des roches ou des cendres qui se déposent aux alentours. Et il y a du basalte, qui donne cet aspect dense".
Quelques dizaines de microns
Les particules les plus épaisses du panache sont retombées dans les environs sous forme de cendre. Elles se sont épandues sur quelques kilomètres et sont retombées au sol sur plusieurs centimètres d’épaisseur. Les particules les plus légères, la seconde partie du panache, sont montées dans l’atmosphère. "Ce sont des particules qui font quelques dizaines de microns en taille.
Ça ressemble à du talc. Elles sont très légères et ont été projetées à 8000 mètres d’altitude. Là, on est dans les hautes couches de l’atmosphère. Les régimes de vents ne sont pas les mêmes qu’en basse altitude. Les particules ne retombent pas car elles sont portées par les courants aériens," explique François Beauducel.
Le panache, qui est devenu un gigantesque nuage en haute altitude, a très vite été dirigé par les vents du nord vers l’Europe du sud dans une direction sud-est, puis d’est en ouest. En moins de 24 heures, il a touché les premiers pays : Norvège, Angleterre,...
Il est très difficile pour les météorologistes d’évaluer la taille du nuage. Les services du Met Office, l’équivalent anglais de météo France, ont pris le relais d’une coordination européenne sur l’évolution de ce nuage volcanique. Selon leur estimations, le nuage devrait continuer à s’étendre, samedi 17 avril, sur le nord de l’Europe. Sans probablement dépasser un axe Brest / Strasbourg.
François Beauducel : "C’est très difficile de faire la différence par image satellite. Il faut imaginer que ces particules de poussière sont minuscules. Visuellement, elles se confondent avec les nuages".
La composition chimique
En revanche, on sait très bien de quoi est composé ce nuage de poussière. On y trouve deux composés principaux : du soufre et du basalte, c’est-à-dire de la silice.
On y trouve également des métaux lourds comme le plomb, l’or ou le mercure, mais dans des quantités infimes.
"C’est la silice qui pose un problème pour les avions. Comme le nuage est en haute altitude, les particules risqueraient de frapper le cockpit et de complètement le rayer, ce qui empêcherait une bonne visibilité. Elles rentrent également dans les réacteurs où elles fondent.
Elles créent une sorte de glaçage sur les parois à l’intérieur qui empêche alors les turbines de tourner". Des phénomènes qui expliquent qu’une grande partie de l’espace aérien européen ait été fermé pour ne pas faire courir de risque aux avions et à leurs passagers.
A terme, les poussières les plus fines finiront elles-aussi par perdre de l’altitude.
Mais elles seront tellement diffuses "qu’elles ne représenteront aucun danger pour l’homme ou l’environnement", confirme la Direction générale de la Santé.
Pour l’heure, l’éruption continue. "Le robinet est ouvert. Nos appareils de mesures nous disent que le volcan crache environ 20 m3 / seconde de matériaux. C’est une quantité commune, rien d’exceptionnel". D’autres analyses doivent pouvoir livrer des éléments sur le phénomène. Par exemple, quelle est la quantité de gaz emprisonnée dans les particules ?
Eruption à suivre donc.
source : - Banque des Savoirs (Conseil Général de l'Essonne)
- Université de Reykjavik