titre:Le réveil du Vésuve menace 700.000 Napolitains
auteur:Banque des savoirs
date:05-05-2009
lien:http://www.savoirs.essonne.fr
Pompéi. Qui aujourd’hui ne connaît pas le sort de cette cité italienne antique intégralement ensevelie sous les dépôts de l’éruption du Vésuve survenue en l’an 79 ? Ses ruines excavées attirent désormais un flot ininterrompu de touristes venus du monde entier. Et si un jour Naples se retrouvait dans le même cas de figure ?
Vue sur le Vésuve. Photo : J. Sintès.
Le réveil du volcan est une quasi certitude alors que le cœur de la ville ne se trouve qu’à 12 km - à vol d’oiseau - du cratère. Or, d’après les modélisations des scientifiques, l’éruption attendue devrait être d’une intensité au moins similaire à celle de 1631, une subplinienne qui a causé des dommages considérables, détruisant 500 km et tuant 4 000 personnes. Ses poussières volcaniques ont été dispersées à l’époque jusqu’à Constantinople (située à environ 1 200 km de distance). En effet, l’état actuel de l’édifice volcanique rend inenvisageable un réveil de moindre intensité.
Son conduit magmatique est obstrué depuis la dernière éruption, survenue en 1944, ce qui entrave la libération progressive des gaz. Aussi, lors du prochain épisode éruptif, les matériaux en provenance de la chambre magmatique s’accumuleront sous ce "bouchon" jusqu’à ce que la pression soit trop forte. Il se produira alors une éruption explosive de forte intensité, à l’image des pliniennes et subpliniennes survenues au cours des derniers millénaires qui ont, en alternance avec des phases éruptives plus douces, donné à ce stratovolcan sa forme si particulière. Plus l’intervalle de temps séparant la dernière éruption de la prochaine s’accroît, plus la quantité de matériaux disponibles dans la chambre magmatique est importante et le réveil du volcan potentiellement violent.
Paradoxalement, il n’est pas souhaitable que cette éruption se produise "demain". L’actuel plan d’urgence dressé par la Protection civile italienne prévoit un délai de six jours pour évacuer les 700 000 personnes situées en "zone rouge", alors que les scientifiques sont incapables d’évaluer le délai qui séparera les signes précurseurs de l’éruption elle-même. Pourra-t-on éviter la survenue d’une catastrophe majeure ? Tandis que les volcanologues veillent, les Napolitains s’en remettent à leur protecteur : San Gennaro.
Auteur : Julie MORIN
Vous rendre sur le site de la banque des savoirs, vouy trouverez un dossier complet sur ce sujet.